Les yogis, comme les électriciens, les comptables ou ceux qui aiment jouer en réseau, ont un jargon. Et parfois, au début, on ne comprend rien.
Voici un petit lexique pour parler couramment le yogi et passer son premier cours sans se sentir bête/inculte/étranger. Parce que c’est tout sauf l’objectif des yogis…
Mes premiers cours de yoga, ça m’a un peu énervée.
Parce que j’aime pas quand je comprends pas. Et il y avait plein de trucs que je comprenais pas. Et qu’on ne m’expliquait pas. Grrrrrr….
Maintenant je fais ma fière (encore que le nom des postures en langue indienne m’énerve encore pas mal) parce que je peux expliquer certains trucs. C’est de l’égo, c’est pas terrible, mais bon je suis une yogini (le féminin de yogi) débutante. Alors je peux :-).
# « Namaste »
Namaste, c’est la baaaaaase. C’est le salut des yogis. Il y a plusieurs manières de la traduire. Grosso modo, ça signifie : la lumière en moi salue la lumière en toi. Mais on peut aussi remplacer la lumière par le sacré ou le divin. Donc il faut bien le prendre. Parce que quand on te dit Namaste, on présuppose qu’il y a un gros paquet de trucs sympas à l’intérieur de toi et que même si tu ne la vois pas, la fameuse « meilleure version de toi-même » et ben le yogi, lui, il sait qu’elle est là quelque part. Sympa non ?
# « Laisse ton corps s’enfoncer dans le tapis »
Ok, la première fois que tu l’entends, tu ouvres les yeux discrètement pour regarder autour de toi si vraiment, le corps des autres s’enfonce dans le tapis. Parce que toi, tu sens rien… Mais patience, à un moment, tu verras l’infime différence. Tu sentiras que tes muscles arrêtent de se contracter pour se « déposer » lourdement sur le tapis. Et c’est bien.
# Machin-asana
N’importe quoi avec asana derrière, ça signifie qu’on parle d’une « posture » : « asana » en sankrit, la langue des Indiens, berceau du yoga, alléluia ! Au début, tu comprends rien. C’est normal. Puis tu repères des mots qui ressemblent aux nôtres. En fait, il y a un paquet de langues indo-européennes qui partagent les mêmes racines. Par exemple trikonasana c’est le triangle. Navasana c’est le bateau (navire, quoi !). Bon ok, ça marche pas à tous les coups. Utkatasana c’est la chaise…
# Les salutations
Rien à voir avec le bonjour du début (voir Namaste). Les salutations (au soleil, à la Lune ou parfois salutations A ou B…) sont des enchaînements de postures qu’on fait au rythme de sa respiration. En général, on les fait au début du cours pour chauffer ses muscles et préparer son corps à la séance. Ce sont des enchaînements très complets (musculairement, sur le plan de la flexibilité et un peu cardio aussi). Si tu n’as que 10 mn le matin, tu peux faire seulement ça. Et c’est bien. Et si tu as beaucoup de temps, tu peux tenter d’en faire 72 comme les yogis professionnels. Attention, courbatures garanties.
# « Respire là où ça fait mal »
Ok, les étirements, ça pique. Normalement, ça doit pas trop piquer non plus, sinon ça signifie que tu ne t’écoutes pas trop et que tu risques les déchirures. Or il FAUT s’écouter.
C’est un truc pas toujours facile mais c’est un des plus beaux enseignements du yoga. Savoir comment tu te sens là maintenant. Et donner à ton corps et à ton esprit ce qu’ils réclament.
Revenons à nos étirements qui piquent. Là, le yogi te dit de « respirer là où ça fait mal » comme si tout le monde comprenait ce qu’il fallait faire. Alors que toi tu respires avec ton nez, avec tes poumons à la limite, parfois bien concentré tu arrives à respirer avec ton ventre. Mais respirer à l’intérieur de tes cuisses ou derrière tes mollets, tu n’as jamais fait. Et pourtant, je te promets, bientôt tu sauras amener ton attention pile poil là et créer de l’espace dans cette zone pour que la douleur s’estompe. Arrêter de résister et laisser la douleur s’exprimer puis disparaître. Un premier exercice de lâcher-prise et d’abandon (surtout sur l’expiration). Et après tu pourras faire la même chose en dehors du tapis. A expérimenter aussi quand la caissière te parle mal ou quand tu as raté quelque chose. Respire là où ça fait mal…
# « Vous sentez l’énergie ? »
Tu aimerais bien la sentir l’énergie, cette douce lumière intérieure qui fait que ton prof/ta prof a toujours l’air d’être en forme et en paix avec l’univers. Mais franchement de quoi parle-t-on ? Des éclairs comme dans Dragon Ball Z ? De calories consommées ? Rien de tout ça. Et pas besoin de croire à la magie pour la ressentir. La prochaine fois que tu seras en Savasana (la posture du cadavre, celle de la fin où tu t’allonges paumes vers le ciel pour la relaxation) va écouter ce qui se passe à l’intérieur de tes bras et de tes jambes. Tu sens ces petits fourmillements de contentement ? Elle est là ta belle énergie. Et elle circule !
# « Chien tête en bas »
C’est le nom d’une posture accessible aux débutants. Ton corps en V inversé, les fesses en l’air, paumes au sol et pieds au sol. Et c’est vrai que c’est rigolo comme nom. Mais il y en a plein d’autres de rigolotes. Si tu veux, tu peux taper dans Google la posture de la tête de vache, la posture de la tortue (fais gaffe, la première fois je suis restée coincée), le pigeon royal (joli non ?)… Il paraît que dans l’Inde ancienne, les sages sont allés observer les animaux pour élaborer les postures de yoga. Ceci explique donc cela.
# « Tu fais du hatha ou du vinysasa ? »
Les yogis ont parfois leurs propres contradictions. Et tu viens de mettre le doigt sur l’une d’entre elles. Quand tu parles à un yogi, il va vouloir savoir très vite quel genre de yoga tu fais. Du hatha (le yoga qui rend fort, plutôt statique), du vinyasa (le yoga en mouvement au rythme de ta respiration) mais aussi de l’ashtanga, du jivamukti, du kundalini et un milliard d’autres appellations. Il va vouloir te mettre dans une case. Alors que oui, le yogi ne devrait pas. Tout yoga est bien et on fait tous partie d’une même famille qui veut la réunion du corps et de l’esprit et la réunion de notre individualité avec le reste de l’univers. Mais bon le yogi a des excuses. Car on ne vit pas tout à fait la même expérience dans un cours de hatha et dans un cours de vinyasa. Tu paix aimer l’un et détester l’autre et inversement. D’où l’importance d’en essayer plusieurs pour savoir celui qui te convient à toi.
# Les mantras
Les mantras, ce sont ces petites phrases qu’on se répète et qui aident à centrer l’esprit pendant la méditation. Mais dans les cours de yoga, parfois, on CHANTE des mantras.
Au début et à la fin. En sanskrit parce que c’est la vibration du son qui porte les propriétés du mantra, et pas le sens des mots. Donc d’une part on chante tous. Et en plus en sanskrit. Chelou ? Ouais ok. La première fois, tu murmures à peine, effrayé par le son de ta propre voix et puis après, tu te surprends à chanter « Shanti, shanti, shantiiiiiiiiii » en passant l’aspirateur.
# Om
Om, c’est le son primordial, celui qui rassemble tous les sons de l’univers. Là encore, celui qui a chanté son premier Om superdécontracté n’existe pas.
On attend tous que le ou la prof démarre pour commencer à émettre le moindre son. Ben oui, c’est pas hyper courant de chanter devant des gens non plus dans la vie normale. Mais là encore, après plusieurs tentatives, tu entendras peut-être tous ces sons qui se mélangent pour ne faire qu’un et c’est rudement bon de sentir qu’on fait qu’un avec tout un groupe. Et moi qui ai eu la chance de faire du yoga avec 4 000 personnes sous la voûte du Grand Palais à Paris, je t’assure que je me souviendrais toute ma vie de ce Om à 4 000 voix (les poils de mes bras se dressent quand j’y pense).
Si tu veux en savoir plus ce qui nous a poussé à faire plus de yoga, Andréa et moi, c’est par ici : « Le yoga et moi : les grandes étapes – by Andréa« et « Le yoga et moi : les grandes étapes – by Charlotte«
Et retrouve tous les cours et ateliers proposés par Andréa.
Je « Superbanane » avec Andréa depuis le tout début du projet et :
J’anime des ateliers de cuisine saine et maxi gourmande (je suis formée à la CRUsine Académie)
Co-Auteure avec Andréa de « Mon cahier Yoga du ventre » aux Editions Solar
Convaincue par le bio dans l’assiette et dans la salle de bains
Yogi accro (formation de prof en cours)
Parle couramment le second degré