Bonjour janvier, nouvelle année, et bonnes résolutions ! On se lance à corps et cœur perdu dans les bonnes résolutions pour la nouvelle année. Ça fourmille partout autour de moi, pas toi ? Toi non plus, tu ne te sens pas à l’aise avec cette flopée d’injonctions que tu reçois ces derniers jours ? Allez viens, je te dis pourquoi c’est bien (en fait) de ne pas prendre de bonnes résolutions.
Bonnes résolutions ou douce révolution ?
Ben oui, pourquoi il faudrait attendre janvier et les bonnes résolutions pour décider de changer des trucs dans sa vie ? Et « pourquoi pas ? » tu vas me dire.
C’est vrai que l’idée de changer de vie comme ça sur un coup de baguette magique, c’est hyper tentant. Cela nous permet de faire un méga grand pas, hop, sur son chemin de vie et devenir une meilleure version de nous-même en version express. Et c’est vrai que c’est de tout cela dont on te parle ici sur Superbanane. Mais la vérité c’est que tu peux t’y mettre n’importe quel autre jour de l’année et que c’est tout sauf pérenne.
Donc je repose ma question : « Pourquoi maintenant en janvier ? ». Et surtout pourquoi vouloir tout changer en même temps ? C’est un peu barbare, et surtout pas très indulgent. Ben si, tu fais déjà plein de trucs chouettes dans ta vie, il y a pas mal de choses qui ont déjà changé dans ton quotidien (ben oui, tu lis Superbanane), et puis es-tu vraiment prêt là tout de suite ? As-tu une raison réelle et objectivée de t’y mettre maintenant. Tu le fais parce que tu le veux vraiment ou parce qu’il faut le faire ? As-tu eu ce fameux déclic qui fait que tout énorme changement glissera sur ta belle carapace ? Si tu réponds non, prends deux minutes pour y réfléchir.
Alors le mieux c’est de rien faire ?
Ben oui et non. Charlotte nous donnait déjà à réfléchir un peu ici : « Ne rien lâcher ou lâcher-prise ? ».
Alors pourquoi c’est bien (en fait) de ne pas prendre de bonnes résolutions ?
- Pour avancer sur son chemin, il faut déjà commencer par apprendre à te foutre la paix.
Ben si. Etre doux et compréhensif avec toi-même et t’écouter.
Et mettre de côté la pression de la société (elle n’a que des problèèèèmes, pardon je m’égare) ou de ta famille. - Le changement se vit un peu tous les jours.
Au fil de tes besoins et de tes réserves d’énergies physiques et surtout psychiques.
Ben oui, comme cela tout passe mieux, en douceur.
Et puis, pour changer, il faut être prêt, il faut que cela soit le bon moment, pour toi et rien que pour toi. - Et pour prendre de telles résolutions, il faut avoir en soi des raisons objectives et profondes de changer.
Elles n’arrivent pas toutes comme par magie le 1er janvier.
Si tu en as en stock, c’est que peut-être tu as perdu de belles occasions avant. - Et puis, les bonnes résolutions, elles font souvent mal, elles peuvent être violentes.
Tu n’as pas fait de sport depuis des années et tu te lances dans un Marathon ? Vraiment ?
On sait que pour tenir dans la durée, il faut surtout se faire du bien, et viser juste. Voir les résolutions du côté banane (et pas dans l’auto-flagellation). - Parce que pour changer, il faut perdre l’illusion que l’on contrôle tous les aspects de notre vie.
Et c’est ce qu’on fait en se disant que, d’un claquement de doigt, on va tout changer.
En nous lançant ces défis, on croit récupérer un libre arbitre, et devenir tout puissant. Si un peu quand même. Ahh l’ego !
Hors pour changer, il faut aussi avoir le courage de se regarder en face. - Parce que changer n’est pas un saut dans le vide.
Alors oui sur le moment, cela fait son petit effet. D’un jour à l’autre on décide que non, cela ne peut plus durer et que tout va changer.
On saute dans le vide, vers un nouveau… Un nouveau quoi tiens d’ailleurs ? (cf plus haut).
Une nouvelle vie, c’est sur le long terme.
Que celui qui a tenu plus de trois mois ses bonnes résolutions vienne me dire le contraire (toutes, hein !)
Une meilleure version de soi-même
Changer, c’est dans notre nature d’être humain. Cela fait des milliers d’années que l’on s’adapte, que l’on évolue… Que l’humanité avance (ben si quand même). Freud a écrit : « Là où le ça est, le moi doit advenir. ». Et c’est chouette de vouloir faire correspondre idéal et réalité.
Changer, c’est un long processus. J’ai mis 10 ans à arrêter de me gaver de trucs sucrés (quand je n’avais pas faim pour combler le vide, voir mon billet « Addict au sucre, elle fiche sa vie en l’air. » , et encore parfois je succombe à la tentation. J’ai dû arrêter trois fois de fumer pour finalement y arriver. On est humains, parfois ce n’est pas le moment, parfois on n’a pas envie, parfois on n’est pas prêts, parfois on est faibles. C’est la vie.
Changer durablement demande un peu d’humilité, de patience et de discipline. Ici sur Superbanane on est convaincues que pour tout cela tienne, la vérité c’est que le changement va se vivre un peu tout le temps. C’est comme une tâche de fond. Un jour tu feras trois pas en arrière, un jour deux pas en avant. Il faut l’accepter. c’est peut-être pas le coup d’éclat que tu attendais, mais c’est la rançon du succès. Le tout c’est de trouver ton équilibre :
- Alors plutôt que de t’ajouter des trucs à faire sur ta to do list qui s’allonge et ne désemplit pas, nous on te propose déjà de faire le vide ou de ne rien faire.
Whaaâaat ? Ben oui, raye des trucs sur ta liste des choses à faire, les vieux trucs qui traînent, les trucs durs et compliqués, les petits trucs qui se rayent en un rien de temps, les trucs qu’en fait t’es pas obligé de faire.
Tu vas retrouver force mentale et énergie on t’assure. - Et puis si cette échéance annuelle te parle et te mets un bon coup de pied aux fesses, alors profite-en pour faire un bilan.
C’est chouette aussi de prendre rendez-vous avec soi-même. - Ensuite, comprends ce qui sera le plus facile à faire changer, et ce qui sera plus long.
Le plus simple, c’est ce que tu feras demain (ou après-demain). Tu vas le réussir, et cela te donnera des ailes.
Et observe ce qui sera plus long à bouger, et là prépare-toi. Donne-toi toutes tes chances. Et déclenche le jour où tu sens que cela sera le moment de passer le pas. - Sois persévérant.
C’est ce que le yoga m’a appris, et que je remarque autour de moi. On n’est pas assez patients. On veut que tout marche tout de suite. On met de l’attente dans chacune de nos actions.
Hors pour que cela tienne, il faut accepter que parfois cela ne marche pas tout de suite, mettre un peu de discipline, ravaler un peu de fierté, et persévérer.
On te souhaite donc une année toute douce, pleine d’indulgence et de fun.
Le reste suivra.
ANDRÉA BUDILLON
NATUROPATHE, PROF DE YOGA, YOGATHÉRAPEUTE
AUTEURE, ENTREPRENEURE & FORMATRICE
Comme tous les bisounours dopés aux graines, Andréa a tendance à voir le verre toujours à moitié plein. Et dans la vie, cela lui a réservé de belles surprises et quelques déconvenues. D’une nature entière et volontaire, elle lève la main plus souvent qu’à son tour, et comme beaucoup d’entre nous dans ce monde frénétique, elle s’est brûlé les ailes.
N’arrivant pas à se résoudre à se ranger du côté « dark » de la force, en 2016, elle s’est dit que ses qualités, la gentillesse, la bienveillance, son hyper sensibilité… avaient une valeur quelque part ! Et elle croisé la route du yoga, puis de la naturopathie… Et depuis, elle trace sa route.
Curieuse, intuitive, passionnée, elle ne cesse de se former, d’apprendre, de faire des expériences, de partager une autre façon de voir le monde et de prendre soin de soi, plus respectueuse des hommes, de la nature.
Sa mission, c’est de vous aider à prendre du recul, de mettre plus de bien-être, de temps de « rien » et des temps de « tellement plus » dans vos vies. Comment ? Au travers de consultations en naturopathie, de cours de yoga, de conférences, de ses deux ouvrages…