C’est à quel moment qu’on a un peu perdu les pédales ? C’est à quel moment qu’on a coupé le contact avec nous-mêmes ? C’est depuis quand, qu’on s’est mis en mode automatique ?
On vit de mieux en mieux, c’est vrai, c’est très chouette, on s’entoure de plus en plus de confort. Dans nos vie de fous furieux, on se trouve des aides, des béquilles (ou c’est l’inverse ?). Et tout ça, et ben ça te met toi et moi en mode : « absents ». On est là physiquement, mais pas en entier, et souvent c’est « le cordonnier le plus mal chaussé », on est surtout absents pour soi-même. On vit dans un corps un peu étranger.
« Tiens, t’es qui toi ? » se demande Raymonde.
Et on n’a même plus envie d’apprendre à se connaître. De connaître qui ? Ben toi, ma belle banane.
C’est bien beau, mais tu nous as vendu un billet sur la yogathérapie !
Ben j’y arrive, parce que je vais bien te parler de yoga. Et il y a deux façons de voir la pratique du yoga :
- On peut le pratiquer, comme ça, juste pour se faire du bien et apprendre à s’écouter.
Seul, en groupe, en famille. On apprend à s’écouter, à trouver un équilibre physique, physiologique et psychique, et c’est déjà énorme. On peut même bien se marrer dans un cours de yoga, tout dépend de ta façon de l’appréhender, des forces en présence (les enfants par exemple) et du prof. - Et puis le yoga est aussi une thérapie.
Le yoga, c’est sûrement la méthode la plus ancienne et la plus éprouvée qui ait été inventée par l’homme pour l’aider à développer et à optimiser ses ressources physiques émotionnelles et mentales. Rien que ça.
Le yoga est une thérapie
La yogathérapie est une branche du yoga, dont l’application est spécifique aux problèmes de santé et aux problèmes de notre vie moderne qu’on aime tant. La yogathérapie c’est du yoga dans son esprit, et dans la façon de le pratiquer, mais elle utilise toutes les avancées et les découvertes de la science et de la psychologie pour aider à vivre mieux. A vivre en bonne santé.
L’OMS nous définit la santé de façon positive :
« La santé n’est pas seulement l’absence de maladie ou d’infirmité, mais un état de bien-être totale physique mental et social. »
Et c’est bien la façon dont la yogathérapie (et la naturopathie que je pratique aussi) envisage la santé.
Le mot yogathérapie est en fait difficile à expliquer et même à cerner. Si dans l’expression « yogathérapie », il y a bien le mot thérapie, on devrait en fait plutôt utiliser le mot « soin ». Car une thérapie vise à guérir et à réduire si possible un ensemble de symptômes. En yogathérapie (tout comme en naturopathie) finalement le symptôme nous intéresse (vachement) moins.
Alors oui, je te vois venir toi, José, assis au fond de la classe. Pourquoi on n’a pas appelé la « yogathérapie », le « yoga soin » ? Et bien figure-toi que c’est pour que tout le monde comprenne. Dans la médecine classique, tout comme dans les approches traditionnelles, il y a un nombre important de techniques de soins qui se finissent par thérapie : kinésithérapie, aromathérapie, phytothérapie…
Les outils de la yogathérapie
Du coup quand on pratique le yoga, ce qu’il y a de chouette c’est qu’on élimine ce qui fait que notre corps fonctionne mal. En yogathérapie, on travaille avec le corps, mais aussi avec notre tête. Et on écoute tout ce qu’il s’y passe. On devient plus attentifs à nous-mêmes. Les outils de la yogathérapie sont ceux du yoga, et même plus, ils peuvent être aussi issus de techniques récentes, de la kinésiologie, de la sophrologie, de méthodes telles que Feldenkrais, de la réflexologie, des techniques somatiques, du bio feed-back, et d’autres techniques corporelles…
Le seul but ? Nous aider à nous fabriquer naturellement tout ce dont on a besoin.
Parce que ton corps, et bien il se fabrique tout seul ses problèmes et ses obstacles. Mais il peut aussi se constituer toutes les ressources dont on a besoin, et activer ses super pouvoirs. Ben oui, il faut dire que tu as la faculté de te créer tout seul tes anxiolytiques, tes antidépresseurs, tes antibiotiques… Naturels en plus ! Ton cerveau est un merveilleux Directeur General qui connaît et gère super bien son travail.
Le problème c’est qu’avec notre mode de vie « moderne », le stress, la sédentarité, on lui donne du fil à retordre. On le monopolise sur des actions périphériques, notre système nerveux sympathique s’emballe, et notre cerveau est très occupé à gérer tous ces stimuli, ces hormones, et tout plein d’autres choses. Il n’est plus libre de réaliser toutes les tâches de fond et ce pourquoi il est normalement dédié à faire : gérer ton équilibre physique, psychique, énergétique.
Qu’est-ce qu’on fait en yogathérapie ?
- On libère les tensions, mais aussi les émotions qui nous bloquent et qui nous pompent littéralement notre énergie.
- Oui. On fait des postures (ASANAS), ah oui ces fameuses postures que tout le monde connaît, qui sont magnifiques à regarder sur Instagram (même si cela n’est pas pour flatter notre ego qu’elles ont été conçues, bien au contraire)… On agit de façon physique sur notre corps en fluidifiant les articulations, en faisant travailler les muscles… En nous étirant… On gagne en force et en énergie et finalement on est plus à l’aise avec notre corps.
- On synchronise certains mouvements avec notre souffle (je pratique le VINYASA qui est un yoga dynamique tout en en mouvements),
- On pratique aussi des respirations (PRANAYAMA) qui nous permettent de maîtriser nos pensées, nos émotions, et finalement d’agir positivement sur notre système nerveux.
- On fait aussi des relaxations, ah oui les relaxations, le meilleur moment de la pratique il paraît… Elles nous permettent de réguler notre énergie, de libérer nos muscles, de lâcher prise, de prendre un peu de recul et de calmer l’agitation de notre mental… Et parfois même, après une relaxation, on médite (DHYANA) !
- On prend conscience et on emménage dans notre corps au travers de la proprioception.
- Et donc on agit sur notre tête, et sur cette précieuse connexion mental corps.
- On devient plus conscients de qui nous sommes, de comment nous aider.
Ah cette fameuse pleine conscience !
Je suis prof de yoga et yogathérapeute
Concrètement, qu’est-ce que cela implique ? Et bien, je donne des cours de yoga sans autre but que de transmettre cette magnifique discipline, mais je donne aussi des cours de yogathérapie. Je ressens beaucoup de gratitude car j’ai été formée par un maître en la matière qui a cumulé à lui tout seul l’équivalent de plusieurs doctorats de médecine mais en thérapies et techniques corporelles (mais qui continue à se former). Et mon petit plus : j’étudie la naturothérapie, ce qui veut dire que je commence à connaître le corps humain comme ma poche, mais surtout, que je commence à comprendre comment aider les autres.
J’accompagne donc des personnes avec des problématiques spécifiques. Comment cela marche un cours de yogathérapie ? Au début, on écoute ce que l’élève exprime, on observe comment il bouge avec son corps, la fluidité des articulations, les ouvertures, les points de blocages, le niveau d’énergie et on échange beaucoup, on tente de comprendre ce qu’il se passe dans sa vie.
Je repense souvent à cet homme jeune, qui souffrait de problèmes cardiaques. Il faisait de l’arythmie. Son cardiologue lui avait conseillé de faire du yoga. Nous étions tous les deux en situation d’expatriation, et je donnais déjà des cours de yoga dans un cadre collectif à sa femme. Au fil de l’eau, j’ai compris que la problématique était essentiellement dans sa façon de gérer son travail. C’était un cadre à potentiel comme on dit, qui était en situation d’expatriation, et qui subissait de grosses pressions. Je lui ai donné un cours particulier par semaine pendant 7 mois. Mais le yoga a surtout pris plus de place dans sa vie. J’ai commencé par lui prescrire des petites séquences de yoga à faire le soir avant de s’endormir (des mouvements simples, souples, qui ouvrent les épaules et le diaphragme, à coordonner avec des respirations lentes, profondes et qui se prolongent). Je le voyais pratiquer avec beaucoup d’attente (trop ?), gorge en avant, mais épaules voûtées. Puis je lui ai concocté, des séquences de yoga pour le matin, pour démarrer la journée sans se mettre la pression (des postures sans mobilisations musculaires, et beaucoup d’étirements, et encore une fois la proprioception et l’installation du souffle). Et puis on discuté, pratiqué, discuté… Sa femme était là, et observait avec attention puis amusement les progrès de son mari. Et puis sont arrivées les séquences SOS de yoga sur une chaise à pratiquer en cas de coup dur au boulot. Au bout de 9 mois, alors que j’allais rentrer en France et qu’on allait devoir cesser nos cours, le médecin lui a dit qu’il pouvait arrêter la médication. Et oui, il réussissait à maîtriser ses crises d’angoisses, et son niveau de stress. Je le revois encore avec sa femme, m’accueillant sur le pas de leur porte avec des chocolats et une bouteille de blanc Autrichien pour notre dernière session. Il avaient le sourire jusqu’en haut des oreilles, et tous les deux la larme à l’œil et ils m’ont annoncé la bonne nouvelle. Il était devenu indépendant et autonome dans la gestion des remous de sa vie. Ce jour-là, j’ai ressenti tellement de gratitude. Envers eux, envers mon mentor mais aussi envers le yoga. Depuis, on garde le contact, et j’ai même appris que sa femme attendait un enfant !
Vive la modernité !
Alors oui je te parle de modernité, de stress, de surmenage, de maladies de civilisation depuis tout à l’heure. Figure toi que j’en suis contente de cette modernité. Moi aussi, j’adore le confort qu’on a réussi à mettre dans nos vies. Non. Je n’ai pas envie de revenir à l’âge de pierre. La yogathérapie n’est pas rétrograde. Tout comme la naturopathie rénovée que j’étudie.
Je te parle bien de vivre dans notre monde, dans notre siècle, ici et maintenant, avec toutes les avancées que nos cerveaux magnifiques ont inventés. Et puis la technologie est partout, et je suis moi-même une vraie geekette. Notre monde change de jour en jour. L’idée est juste d’extrapoler les côté positifs de nos modes de vie mais d’essayer de discerner les côtés négatifs et d’agir en conséquence.
Cela tombe hyper bien, le yoga permet de reprendre contact avec nous-mêmes, de nous écouter, de nous arrêter, de prendre soin de nous, de prendre soin des autres. Ce n’est pas de la magie, c’est juste de la pratique.
Et moi qui en suis à ma 10e année pratique de yoga, je peux te dire que le chemin semble infini et parsemé de très chouettes moments.
Allez, deux séquences de yoga thérapie « génériques » en cadeau :
A bientôt sur un tapis ?
ANDRÉA BUDILLON
NATUROPATHE, PROF DE YOGA, YOGATHÉRAPEUTE
AUTEURE, ENTREPRENEURE & FORMATRICE
Comme tous les bisounours dopés aux graines, Andréa a tendance à voir le verre toujours à moitié plein. Et dans la vie, cela lui a réservé de belles surprises et quelques déconvenues. D’une nature entière et volontaire, elle lève la main plus souvent qu’à son tour, et comme beaucoup d’entre nous dans ce monde frénétique, elle s’est brûlé les ailes.
N’arrivant pas à se résoudre à se ranger du côté « dark » de la force, en 2016, elle s’est dit que ses qualités, la gentillesse, la bienveillance, son hyper sensibilité… avaient une valeur quelque part ! Et elle croisé la route du yoga, puis de la naturopathie… Et depuis, elle trace sa route.
Curieuse, intuitive, passionnée, elle ne cesse de se former, d’apprendre, de faire des expériences, de partager une autre façon de voir le monde et de prendre soin de soi, plus respectueuse des hommes, de la nature.
Sa mission, c’est de vous aider à prendre du recul, de mettre plus de bien-être, de temps de « rien » et des temps de « tellement plus » dans vos vies. Comment ? Au travers de consultations en naturopathie, de cours de yoga, de conférences, de ses deux ouvrages…