Je ne sais pas toi, mais moi depuis le début du confinement, je vois des « pains » partout sur le web. Entre Mireille qui demande quelle farine utiliser pour son pain bio sur son groupe Facebook préféré, mes consultants en naturopathie qui me demandent des recettes de pain sans gluten, et ces magnifiques pains qui font saliver un peu partout sur Instagram, voila que mon mari qui s’y est mis comme cela, tadddaaaâaaa, en échangeant une recette avec un collègue. Oui tu as bien lu. J’en serais restée là, si je n’avais pas lu cet article qui m’a bien fait sourire : « Bread is the new cool ». On y apprend que les ventes de farine ont explosé, et que les « vendeurs de levures artisanales sont devenus les nouveaux dealers » de poudre. Ce que j’ai validé avec une simple recherche dans Google Trends 😉
Comme si le monde entier pétrissait en cœur, comme pour revenir à des choses plus essentielles, comme si mettre la main à la pâte avait quelque chose de thérapeutique…
Et tiens, c’est vrai dans le fond, c’est là toute la puissance de l’aspect méditatif certaines choses que l’on fait dans nos vies.
Dharana en forme de pâtons
Quand on fait son pain maison, tout comme quand on chante, on jardine… Et si l’on est à ce que l’on fait sans laisser son mental partir dans un tourbillon, on entre dans une forme d’état méditatif. Bon, je n’irai pas jusqu’à dire que Philippe Etchebest est un maître de la méditation (quoique). Mais c’est vrai que quand on cuisine, on jardine, quand on fait des pâtons et qu’on pétrit son pain, on entre dans un état de profonde concentration. Cet état, on le connait bien quand on pratique le yoga, c’est le Dharana. Une étape dans notre pratique (juste avant la méditation) où on ralentit le processus de notre réflexion en nous concentrant sur un seul objet mental : une respiration du yoga, la sensation d’énergie dans notre corps, une visualisation… Ou ici, cette pâte qu’on est en train de pétrir. Il faut bien dire qu’il y a beaucoup d’amour dans notre pain quotidien.
En plus, en cette période spéciale de confinement, tout cela nous ramène à des choses plus essentielles. Le temps de se concocter de bons petits plats, d’apprendre à faire son propre levain, de choisir la bonne farine, de moins dépendre des autres, de revoir notre façon de consommer, de changer notre rapport à la nourriture, d’échapper au chaos en nous recentrant, de partager ses recettes avec ses proches et de vivre ce moment de cuisine avec ses enfants, de nous affirmer jusqu’au bout de nos doigts…
Oui ok, je sais, j’ai réussi à te faire du développement personnel avec une recette de pain. C’est dingue.
Jean-Jacques s’impatiente, venons-en à la pratique 🙂
Pain simple à la cocotte
C’est donc Cyril, collègue de mon mari à qui nous devons cette recette qu’on a adoptée et adaptée dans sa version pain complet.
Ingrédients :
- 500g de farine T150 (complet) ou T110 (demi-complet) // que vous pouvez mélanger ou remplacer avec de la farine de sarrasin ou de riz complet
Plus le chiffre est élevé, moins la farine est raffinée et donc intéressante d’un point de vue nutritionnel.
Le T correspondent aux taux liés au blutage, l’opération qui après la mouture du blé, sépare la farine des autres éléments… C’est trop technique ? - 1 sachet de levure de boulangerie sèche // ou ton propre levain
- 400ml d’eau
Ici cette quantité correspond à un taux d’humidité de 80% = 400g eau/500g farine), plus la farine a un T élevé, plus le taux d’humidité peut être augmenté (60% pour une farine T80, jusqu’à 80% pour une T110 ou T150) - 10g de sel gris
Matériel :
- 1 saladier en verre (transparent pour suivre la première levée)
- 1 cocotte en fonte qui va au four
Recette :
- Dans le saladier, dilue la levure dans l’eau à température ambiante, ou très légèrement tiédie (pas plus de 30°, sinon cela tue la levure)
- Ajoute la farine, mélange grossièrement, ajoute le sel (qui ne doit pas être en contact avec la levure), pétris jusqu’à obtention d’une pâte homogène et qui ne colle plus aux parois
- Couvre le saladier (couvercle, assiette, linge…) et laisse lever jusqu’à ce que la pâte ait doublé en volume.
Cette première levée s’appelle le « pointage » et peut durer entre 1h et 3h selon : la farine, la qualité de la levure, la température - Débarrasse la pâte sur un plan de travail fariné, dégaze-la et mets ton pâton en forme
- Pose le pâton dans ta cocotte préalablement farinée
- Ferme la cocotte et laisse reposer la pâte pour la seconde levée (« l’apprêt »), le temps que le pâton ait doublé en volume – plus rapide que le pointage, compte 45 min à 1h15
- Mets la cocotte fermée dans le four froid, allume sur chaleur tournante 250° et laisse cuire 50-55 minutes
- Retire le pain de la cocotte, laisse refroidir au moins une heure avant de l’entamer
Si tu es un fan des croûtes maxi croquantes, tu peux finir la cuisson en retirant le couvercle à la fin. Attention, ton pain sera aussi plus sec et se gardera moins longtemps
Et si l’envie te dit de pousser le bouchon à faire naître ton propre levain, un tuto ici. Chez nous, on teste en ce moment même. On t’en dira plus 😉
Pain minute à la poêle
Ingrédients :
- 400g de farine T110 ou T150 // que vous pouvez mélanger ou remplacer avec de la farine de sarrasin ou de riz complet
Tu peux remplacer une partie de la farine par du couscous fin et cela devient un chouette Batbout marocain… - 2 CS d’huile d’olive
- 1 sachet de levure du boulanger // ou ton propre levain
- 1 cc de sel gris
- 250 ml d’eau
Recette :
- Mélange dans un saladier la farine, avec la levure et le sel.
- Ajoute petit à petit l’eau tiédie, puis l’huile d’olive
- Pétris ta pâte, elle doit être souple et non collante, tu peux rajouter de la farine ou de l’eau si besoin
- Partage ta pâte en 8 petits pâtons, et fais-en des boules que tu vas aplatir sur 1 cm environ
- Fais chauffer une poêle, et fais cuire un à un les pâtons en baissant le feu quand elle est bien chaude
- Laisse cuire 5 minutes d’un côté, puis l’autre côté 5 minutes encore…
- Déguste 🙂
ANDRÉA BUDILLON
NATUROPATHE, PROF DE YOGA, YOGATHÉRAPEUTE
AUTEURE, ENTREPRENEURE & FORMATRICE
Comme tous les bisounours dopés aux graines, Andréa a tendance à voir le verre toujours à moitié plein. Et dans la vie, cela lui a réservé de belles surprises et quelques déconvenues. D’une nature entière et volontaire, elle lève la main plus souvent qu’à son tour, et comme beaucoup d’entre nous dans ce monde frénétique, elle s’est brûlé les ailes.
N’arrivant pas à se résoudre à se ranger du côté « dark » de la force, en 2016, elle s’est dit que ses qualités, la gentillesse, la bienveillance, son hyper sensibilité… avaient une valeur quelque part ! Et elle croisé la route du yoga, puis de la naturopathie… Et depuis, elle trace sa route.
Curieuse, intuitive, passionnée, elle ne cesse de se former, d’apprendre, de faire des expériences, de partager une autre façon de voir le monde et de prendre soin de soi, plus respectueuse des hommes, de la nature.
Sa mission, c’est de vous aider à prendre du recul, de mettre plus de bien-être, de temps de « rien » et des temps de « tellement plus » dans vos vies. Comment ? Au travers de consultations en naturopathie, de cours de yoga, de conférences, de ses deux ouvrages…